BOB SEGER: I Knew You When (2017)

Le vieux Bob refait parler de lui. En voilà une bonne nouvelle ! Il faut dire qu’on l’avait un peu oublié depuis toutes ces années, en dépit d’un bon album sorti en 2014. Mais, malgré ses soixante douze printemps au compteur, Bob Seger demeure une légende de la musique américaine. D’ailleurs, il est toujours chez Capitol (un signe qui ne trompe pas). Et ce nouveau disque ne décevra pas les fans du musicien de Detroit. Hormis deux titres au tempo médium assez banals et sur lesquels on a du mal à reconnaître sa voix (« Gracile », « The sea inside »), cette production reste assez fidèle au style qui a fait la gloire du bonhomme. Bob distille du Big Rock US rapide qui tape bien (« The highway », « Runaway train », « Forward into the past ») et des slows charmeurs (« Mary », « Something more » et le superbe « I’ll remember you »). Il reprend aussi à sa manière “Busload of faith” de Lou Reed (avec un bon solo de slide) et “Democracy” de Leonard Cohen. Il rend également hommage à Glenn Frey avec « Glenn song », une très belle chanson qui souffre cependant d’une caisse claire trop présente (un défaut bien minime). Mais le moment le plus intense de ce disque reste incontestablement « I knew you when », une ballade sonnant typiquement Seger avec un piano mélodique mixé en avant et Bob qui a presque retrouvé sa voix d’autrefois. Vraiment, une réussite ! Cet album n’inspire donc aucune nostalgie mais frappe droit au but tant on sent que Bob a encore des choses à dire, des chansons à composer, des histoires à chanter. Espérons seulement que ses légers problèmes de santé (une intervention chirurgicale au niveau des vertèbres, quand même) ne l’éloigneront pas trop longtemps de la scène (son lieu de prédilection) et de son public à qui il a tout donné. Runnin’ against the wind !
Olivier Aubry